Le Masonjoany ; c’est le nom du masque de beauté que porte les femmes des côtes malgaches – essentiellement ouest et au nord-est – pour raffermir la peau du visage, combattre les rides, gommer les tâches sur la peau et protéger du soleil.
Définition : Masonjoany, nom malgache désignant le bois de santal de Madagascar, nom scientifique Enterospermum madagascariensis ou Santalina madagascariensis. C’est un petit arbre commun d l’Ouest de Madagascar (Diego Suarez, Nosy Be, Mahajanga et Tuléar). Les souches et les racines renferment une huile volatile parfumée. La poudre du bois de santal mélangée à de l’huile de pignon d’Inde sert à confectionner des onguents que l’on applique sur le visage.
Madagascar en exporte plusieurs centaines de tonnes de bois vers l’Inde. Le santal est utilisé lors des cérémonies religieuses, pour la fabrication de masque de beauté et pour l’encens.
Mode d’emploi : Râper le bois de santal. Mélanger la poudre ainsi obtenue avec de l’huile de pignon d’Inde ou à défaut de l’eau. Appliquer la pâte sur le visage. Pour enlever, rincer avec de l’eau. On peut aussi racler délicatement la solution séchée sur le visage, avant de rincer. Le reste de masonjoani ainsi recueilli est réduit en poudre et peut par la suite servir de fond de teint.
En malgache (amin’ny teny malagasy) :
Masonjoany : Zava-maniry ampiasain’ny vehivavy malagasy ho fanatsaràna ny hodi-tava, indrindra any amin’ny faritra andrefan’ny Nosy (Antsiranana, Nosy Be, Mahajanga ary Toliara) : manamandina ny hodi-tava sy manalefaka azy, mahafotsy ny hodi-tava, manala tasy ary miaro azy amin’ny herin’ny masoandro. Ny masoanjoany dia antsoina amin’ny teny vahiny hoe « santal de Madagascar », ny anarany siantifika dia Enterospermum madagascariensis (na Santalina madagascariensis) : karazan-kazo maniry fahita any amin’ny faritra andrefana izy io, ny fotony sy ny fakany dia manome ilo (menaka) manitra. Manondrana io karazan-kazo io any Inde i Madagasikara ary an-jatony taonina no aondrana amin’izany. Ampiasain-drizareo Indiana amin’ny fanamasinana amin’ny fetim-pivavahana izy mba hampihaingoana ny tarehy ho an’ireo vehivavy sy hanamboarana emboka manitra (encens).
Fomba fampiasa azy : kikisana ny masonjoany dia afangaro amin’ny menaka « kinanana » na fantatra amin’ny anarana hoe « Jatropha », ahosotra amin’ny tarehy. Rehefa maina dia esorina ny masonjoany eo amin’ny tarehy, torotoroina ary azo ahosotra indray rehefa avy sasana madio ny tarehy.
Complément d’informations : Huile de pignon d’inde : est obtenue à partir d’une plante euphorbiacée Jatropha curcas. Ce sont les fruits qui sont utilisés. A la distillation, nous pouvons obtenir 27 à 40% d’huile essentielle. Originaire d’Amérique Centrale et aujourd’hui répandu dans le monde entier, le jatropha est une plante dont les graines ont des propriétés médicinales. Le principe actif peut être toxiques pour les humains et les animaux si les graines de la plante ne sont pas utilisées à bon escient. L’huile de jatropha est utilisée pour la fabrication du savon, des bougies et récemment pour faire de l’agrocarburant. Suivant les régions de Madagascar, le Jatropha est appelé du nord au sud sur la côte ouest Vavavelona, Kinanana ou Voanongo, cette dernière appellation étant la plus usitée en Imerina. Très connu en Afrique, le jatropha est appelé pourghère ou tabanani au Sénégal, bagani chez les Bambara du Mali, frofro baka ou apromprom chez les Baoulé de Côte d’Ivoire. Les anglais l’appellent « Barbados nut » (noix de Barbade).